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  • Chantier Blondeau, à droite le bateau-lavoir originel, au centre les canots fabriqués, en haut les premières installations.
  • Chantiers navals de Sartrouville, logo.

CH0166

Jouët (chantier P. Jouët & Cie)

Adresse64 quai de Seine, Sartrouville (Seine & Oise*)
Début d'activité 1872
Fin d'activité 1965

Antoine Blondeau, charpentier, constructeur et exploitant d'un bateau-lavoir amarré sur la Seine à Sartrouville, bâtit en 1872 son premier hangar à terre, qui va lui permettre la construction de barques et canots. En précurseur il entreprend ensuite la fabrication de canots à moteur rapides et s'associe en 1905 aux Ets Deschamps pour créer la société des Chantiers navals de la Seine. Cette société prend de l'importance et devient une référence motonautique.

En 1920 Paul Jouët, polytechnicien et diplômé de génie maritime, s'associe et fonde les Chantiers navals de Sartrouville. Au catalogue : des canots ou vedettes rapides, voire de course, des bateaux de servitude pour les administrations.
En 1927, le chantier s'agrandit et prend l'appellation "P. Jouët & Cie". En 1929 sera construit, en triple bordé croisé, le premier canot de sauvetage. Les grands navigateurs des années 30 s'adresseront au chantier, comme Alain Gerbault pour son cotre éponyme ou Marin-Marie et sa vedette transatlantique Arielle.

Après guerre, la flotte décimée de canots de sauvetage (20 unités) et de vedettes de service devra être reconstruite.
En 1951, Jean-Pierre, fils de Paul, intègre le chantier qu'il connait déjà bien. La fièvre de la reconstruction est passée et les commandes s'en ressentent. Il va scinder en deux le chantier, au risque de créer des tensions : d'une part la construction à l'unité des grands bateaux, vedettes ou voiliers comme Janabel en 1951 ou Désirade en 1963, de l'autre les petites séries (Bélouga, Bar), avec des employés moins qualifiés donc moins rémunérés.
Viendra l'époque du bois moulé et l'apparition de formes irréalisables auparavant, telle la petite vedette Ondine.
En 1958, J.P. Jouët s'accorde avec un chantier de Dieppe pour la production de coques polyester. Ainsi la petite vedette Ondine finira sa carrière en version plastique !
En1964, le Golif, voilier de 6,50m, bénéficiera de la promotion due à la participation de Jean Lacombe à la seconde transat en solitaire.
Mais la sous-traitance de la fabrication des coques plastiques ne permet pas au chantier de contrôler la qualité de fabrication, auparavant sa principale référence. De plus, les débuts du polyester ont parfois provoqué quelques surprises à l'usage...
En 1965, J.P. Jouët, refusant d'investir dans ce qui deviendra l'industrie nautique, vend la société au groupe Dubigeon-Normandie.

source : Daniel Gilles Le Chasse-marée n°159
* aujourd'hui département des Yvelines.

Publié le 29 novembre 2021

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